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…pour passer la mélancolie
ANDREAS STAIER
…pour passer la mélancolie
FRANZLISZT
JOHANNJACOBFROBERGER(1616-1667)
JOHANNCASPARFERDINANDFISCHER
SuiteXXXenlamineur/
a-Moll
/Aminor
17
| De
Ariadne Musica
,1702
2’12
1
| “
Plaincte faite à Londres pour passer la Melancolie la quelle
5’05
se joüe lentement et à discretion
”
2
| Courante 1’11
3
| Sarabande
RicercarproTemporeQuadragesimaesuperInitium
Cantilenae:“DaJesusandemCreutzestund”
2’12
LOUIS-NICOLASCLÉRAMBAULT(1676-1749)
4
| Gigue
1’17
Du
1er Livre de Pièces de Claveçin
,1704
Suite
enutmineur/
c-Moll
/Cminor
18
| Prélude.Forttendrement 2’27
19
| Allemande.Lentement
JEAN-HENRYD’ANGLEBERT(1629-1691)
5
| Des
Pièces de Claveçin... Livre premier
,1689 3’11
3’54
Fuguegravepourl’Orgue.Fortlentement
20
| Courante
0’53
rémineur/
d-Moll
/Dminor
21
| SarabandeGrave
2’48
22
| Gigue.Vite
1’37
JOHANNCASPARFERDINANDFISCHER(1656-1746)
Musicalischer Parnassus
,delaSuite„Uranie“
GEORGMUFFAT(1653-1704)
23
| De
Apparatus Musico-Organisticus
,1690 8’25
rémineur/
d-Moll
/Dminor
6
| Toccata
1’24
Passacagliaensolmineur/
g-Moll
/Gminor
7
| Passacaglia
4’32
LOUISCOUPERIN(c.1626-1661)
JOHANNJACOBFROBERGER
Suite
enFamajeur/
F-Dur
/Fmajor
24
|
Libro qvarto
,1656,delaSuiteVI:
3’48
8
| Prélude
2’05
LamentosopraladolorosaperditadellaRealMstà.di
9
| Allemandegrave
3’18
FerdinandoIV,Réde’Romanietc.
10
| Courante
1’00
enUtmajeur/
C-Dur
/Cmajor
11
| Sarabande
1’51
12
| Chaconne
2’17
13
| TombeaudeM.deBlancrocher
4’59
JEAN-HENRYD’ANGLEBERT
Andreas Staier
clavecin
Des
Pièces de Claveçin... Livre premier
,1689
14
| Prélude
enrémineur/
d-Moll
/Dminor
4’30
Clavecin français anonyme de la fin du
xvii
e
siècle, ravalé et “mis au grand clavier”
15
| TombeaudeM.deChambonnières.Fortlentement
5’32
par Joseph Collesse en 1749.
16
| ChaconneRondeauenRémajeur/
D-Dur
/Dmajor
3’33
Restauré par Laurent Soumagnac (Atelier du Clavecin) de 2000 à 2004
“Pourquoi les hommes exceptionnels, qu’ils soient philosophes,
hommes d’Etat, poètes ou artistes, étaient-ils tous manifestement
mélancoliques?”C’estparcettequestionquedébuteuntraitéattribué
àAristote.La théoriedesquatre tempéraments (sanguin,colérique,
mélancolique,legmatique)associelemélancoliqueauxphénomènes
lesplusdivers:laplanèteSaturne,l’automne–ycomprisl’automne
de la vie – le crépuscule, le froid, l’avarice, mais aussi le génie, la
géométrieet l’incessanteetopiniâtrerélexion.Decettemultiplicité
demotifs,AlbrechtDürerdonneunereprésentationaussidenseque
mystérieusedanssacélèbregravure
Melencolia I
de1514(p.11).
“Où que se porte ton regard, tu ne vois que vanité sur terre.” Cet
incipitd’uncélèbresonnetd’AndreasGryphiuspourraitservirdemot
d’ordreàuneinterprétationspéciiquementbaroqueduthèmedela
mélancolie.Lesreprésentationsdelavanitécomptentparmilessujets
deprédilectiondespeintres:unejeunefemmedanslaleurdel’âge
dansl’écrituremême,cettemusiquedu
memento mori
.Desespaces
deméditations’ouvrent,symbolisantlesilence,levideoulasolitude;
des glas résonnent. À l’inverse, les développements réguliers
illustrent souvent l’écoulement du temps, de l’eau et de la vie, ou
lepasmajestueuxdelapompeouducortègefunèbre.Letoposdu
crépuscule ou de l’obscurité trouve son expression musicale dans
deslignesmélodiquesdescendantes(catabase)ouuneprédilection
pour des registres graves que des chromatismes viennent encore
assombrir. Et la conception en ostinato de certaines chaconnes et
passacaillespeutparfaitementêtrecomprisecommelesymbolede
l’inéluctabilitédudestin–letimbred’uneseulenotejouéeauclavecin
peut, même lorsque sa résonnance s’éteint, rappeler le caractère
éphémère de toute chose terrestre. C’est le sens de l’inscription
portéeparlefacteuranversoisAndreasRuckerssurplusieursdeses
instruments:“Sictransitgloriamundi.”
“Où que se porte ton regard, tu ne vois que vanité sur terre.”
contemple,latêtebaissée,unebougiequiseconsume(Georgesde
LaTour),uneautres’abîmedansuneméditationsolitaireau-dessus
d’uncrânequ’elletiententresesmains.Sonvisageestdansl’ombre,
onreconnaîtàl’arrière-planunpaysagederuines(DomenicoFetti).
Le programme que je propose ici est consacré aux représentations
musicalesdelavanitédanslaFranceetl’Allemagnedu
xvii
e
siècle.
LeTombeauet laPlaintesontdesgenrestypiquespour lamusique
française de luth, qui s’imposèrent également dans le répertoire
des clavecinistes. Le
style brisé
, ce style arpégé des luthistes, fut
transposé au clavecin par Jacques Champion de Chambonnières et
Louis Couperin. Les accords délicatement égrenés, la mélodie qui
marque un temps d’arrêt, hésite puis disparaît – la proximité avec
l’affect propre au Lamento se donne d’emblée. La suspension, la
rupture de la continuité rythmique et de la pulsation rapprochent,
JeremercieLaurentSoumagnacd’avoirmissonmerveilleuxclavecinà
madispositionpourcetenregistrement,ainsiqueMarkusFischinger,
quis’estoccupédecetinstrumentpendanttouteladuréeduprojet.
J’exprimeégalementtoutemagratitudeàmonamietcollègueSkip
Sempé pour le temps qu’il a bien voulu consacrer à des échanges
particulièrement enrichissants sur la musique française du
xvii
e
siècle.
A
ndreAs
s
tAier
Traduction Elisabeth Rothmund
français
3
La dialectique mélancolique
de la musique
Que lamélancolie ait justement frappé Froberger à Londres, où ce grand
voyageuritsansdouteuneincursiondepuisParis,voilàquin’asansdoute
guèreétonnésescontemporains.Avecsonclimatbrumeuxethumide,l’île
était considérée comme particulièrement propice à lamélancolie, connue
d’ailleursdepuisle
xvi
e
sièclesousl’appellationd’“Englishmalady”:Robert
Burton, le plus important théoricien de la mélancolie depuis l’Antiquité,
étaitanglaisetcetteattitudevis-à-visdel’existencetrouvadanslachanson
accompagnéeau luth,développéenotammentparJohnDowland,oudans
l’
ayre
d’un Thomas Campion un genremusical propre. Au climat s’ajouta
cependant,danslecasdeFroberger,uneautreexpériencetrèsparticulière,
quifutsansdoutevéritablementàl’originedesamélancolieetqu’évoque
lapréfacedelaseulesourceconservéedela“Plainte”:durantlatraversée
depuis Calais, Froberger avait été agressé par des pirates qui l’avaient
littéralementdépouillédetoussesbiens.C’estvêtud’unesimplechemise
dematelotqu’ilgagnaLondresoùilvoulutassisteràunconcert.Euégardà
satenuevestimentaire,onluidemandad’activerlessoufletsdel’orgue.Il
s’acquittadecettetâche,maislamélancolievintledistraire;ilenoubliade
soufler,cequiluivalutnonseulementlesinsultesdel’organiste,maisaussi
d’êtrejetédehorsàcoupsdepieds.C’estsouslecoupdecetteexpérience
qu’ilauraitcomposéla“Plainte”.
Ces“penséesmélancoliques”netrouventpasseulementleuroriginedans
lemalheurdumoment–ausensstrict,ilneseseraitagilàquedepensées
tristes. Il estprobablequ’elles se réfèrentplus globalement à la caducité
de la fortunehumaine,à lavanitédespositionsetdes titres,à la fragilité
intrinsèquedel’existencehumaine.Écriredelamusiqueàpartirdecetype
desentimentsest toutaussiévidentqu’inattendu :d’uncôté,cela tombe
sous le sens, parce que lamusique, en tant qu’art du ressenti fondé sur
l’empathie, est particulièrement apte à articuler un sentiment et que de
touttemps,elleaétéconsidéréecommeleseulmoyend’atténuer,voirede
remédieràlamélancolie.OntrouvecelaaussibienchezAristote(etdansles
textesquiluiontétéattribués)quedanslaBible:onvoyaitdansle“mauvais
esprit”deSaül,queDavidchassagrâceàsaharpe,unendurcissementdu
cœurdûàuneaccumulationdebilenoire.D’unautrecôté,c’estinattendu,
carlavraiemélancoliesemanifesteparunmanqued’entrainetunecertaine
passivité(laraisonpourlaquelleFrobergerenoublialesoufletdel’orgue)
et que l’idée d’opposer la dimension emphatique d’une œuvre d’art à
l’éphémèreouàlafugacitédeschosespeuttoutàfaitêtrecomprisecomme
unactederévoltecontrelaconditionhumaine.
NousnesavonspassiJohannJakobFrobergerfutdeces“grandshommes”
dont les réalisationsextraordinairessontduesà lamélancolie.Àsamort,
les commentaires positifs furent unanimes : il était affable et modeste,
et à en croire le témoignage de la duchesse Sibylle de Wurtemberg, au
service de qui il passa ses dernières années, “on appréciait son bon
humour”.Pourtant,ilsemblenepasavoirététotalementàl’abridecrises
demélancolie.C’estdumoinscequ’il tentede fairecroiredanscertaines
de ses œuvres qui, comme un
journal intime,
ne se contentent pas de
reprendre des événements autobiographiques, mais les relient presque
systématiquementàdesméditationssurlavanitédumonde.Celavautpour
la “Plainte” qui ouvre le présent enregistrement tout comme pour ce qui
peutapparaîtrecommeunesortedediptyque,la“Lamentationsurceque
j’ayêtévolé”etla“MeditationfaistsurmaMortfuture”,demêmequepour
leTombeausurlamortdeCharlesFleury,SieurdeBlancrocher,luthistede
sesamis,ouencorepouruneAllemande“faitenpassantleRhin,dansune
barque,engrandperil”.
Malgré toutes les incertitudes qui règnent encore dans la chronologie
de la vie et de l’œuvre de Froberger, il semble bien que ces pièces – qui,
à l’exception du Tombeau, constituent toutes des premiers mouvements
deSuitesou,dans l’idiomedeFroberger,dePartitaspourclavecin–aient
étéécritesentre1650et1653durantleséjour,couronnédesuccès,quele
compositeur it à Paris. Il y entretenait d’étroits contacts avec les cercles
de musiciens réunis autour de Blancrocher et du claveciniste Joseph
ChampiondeChambonnières,etfréquentéségalementparLouisCouperin
et d’Anglebert, alors élève de Chambonnières. À côté du sud de l’Italie –
Frobergeravaitlui-mêmeétudiéàRomeauprèsdeGirolamoFrescobaldi–,
c’esteneffeten Franceque lamusique instrumentalepoussa leplus loin
sonémancipationparrapportautexte.Trèstôt,lesluthistesetclavecinistes
s’ylivrèrentàdiversesexpériencesenmatièredemusiqueàprogrammeet
depiècesdecaractère,demêmequedansledéveloppementd’un
habitus
fantastiqueetmarquéde l’empreintedugénie, typiquepouruneécriture
musicaleinspiréeparlamélancolie.
français
4
Ce sont ces relations dialectiques entre une expression de la mélancolie
forcéejusqu’àl’identiicationetsaguérison,entreuneprisedeconscience
del’éphémèresavouréejusqu’àl’extrêmeetsondépassementdans(etpar)
l’œuvred’artquiontrendusifécondlerapportentremusiqueetmélancolie,
auplustardàpartirdu
xvii
e
siècle.Deparsadimensionfurtive,lamusique
s’imposapeuàpeucommel’emblèmedelafugacitédeschoses.Quecesoit
sous formed’instrumentsoudepartitions,ellevintparailleursenrichir le
répertoire iconographique de la vanité tel qu’on le rencontre par exemple
dans les natures mortes de l’époque. Mais ces œuvres aussi présentent
une imbrication des plus serrées entre le rappel parfois radical du temps
inexorable et la tentative à laquelle l’œuvre se livre, par son caractère
atemporel,deconjurercetinéluctableenluidonnantforme.
Musicalement, cette tentative d’échapper à la mortalité inhérente à
la condition humaine se révèle notamment dans
C’est ainsi qu’au
xvi
e
siècle, la Fantaisie devint une appellation générique
désignant dans le domaine de la peinture ou de la musique des œuvres
dans lesquelles l’imagination originelle de l’artiste pouvait se développer
en s’affranchissant quasiment des règles de l’art en vigueur, favorisée le
plus souvent – aumoins dans la iction poétologique – par lamélancolie.
L’expression de la mélancolie avait presque toujours quelque chose
d’extrême ; elle repoussait, voire dépassait à l’occasion les frontières
reconnuesetservaitainsileprogrèsdel’art.
Une autre dialectique de l’art mélancolique en général et de la musique
mélancolique en particulier est celle de l’ordre et du désordre, tantôt
complémentaires, tantôtopposés–une idéequisertdéjàde fondementà
l’
Anatomie de la mélancolie
de Burton (
Anatomy of Melancholy
, 1621). Le
problèmepsychologiquequereprésentelamélancolieesticitransposédans
ledomainedel’esthétiquedelaforme.Lesgenresmusicauxdanslesquels
s’exprimeledésordremélancoliquesontdespiècesenunseulmouvement
comme laFantaisie, leRicercarou leCapriccio,maisaussi lePréludeou la
Toccata, c’est-à-dire lesmouvements sur lesquels s’ouvrent desœuvres à
structure cyclique. Bien sûr, le désordre n’est ici qu’apparent : s’il entend
imiterl’
habitus
d’ungénieselaissantalleràl’improvisationinstrumentale,
il le fait à travers une composition savamment construite. À l’opposé de
l’ordre mélancolique, on trouve les déroulements d’une rigueur presque
mathématique de la fugue et de la chaconne (ou de la passacaille), qui
viennent généralement conclure les œuvres cycliques. De même que le
désordre,l’ordreaussiestdialectique:entantquedépassementformelde
lamélancolie,ilillustreàlafoislecaractèreinéluctableetl’enfermementqui
caractérisent lamélancolie.Leschaconnestoutparticulièrement,avec leur
motifrépétitifàlabasse,au-dessusduquelsedéploientdesvariationsqui
explorenttoujoursplusprofondémentl’affectoriginelenl’intensiiant,sont
uneillustrationparfaitedel’idéeixemélancolique,danslaquelleonsesent,
parcetincessantressassement,commeirrésistiblementaspiré.
La mélancolie dans la musique : ce ne sont pas seulement des registres
d’expression profondément tristes,mais bien des discours sonores sur la
vanité,l’art,lamusique.Dansleurdialectiqueambitieuseetleursinnovations
artistiques,ilsontportélamusiqueinstrumentaleeuropéenneàunpremier
sommet.Dansleboissacrédelamélancolie,vanitédumondeetgloirede
l’artistesecôtoyaientdeprès.
les compositions
“mémorielles”.Tandis qu’un tombeau (au sens d’unmonument funéraire)
viseàentretenir lamémoired’unmortauprèsdesvivants, sonéquivalent
musicalconserveégalementlamémoireducompositeur,assurantmêmeà
touslesdeux–audéfuntcommeaucompositeur–,aumoinspouruntemps,
grâceauxconditionspropresàcetartdutempsqu’estlamusique,unesorte
derésurrectiondanslaprésencesonore.
Cette conscience artistique de soi, cette coniance ainsi placée dans le
pouvoirde lamusique, relèventmanifestementd’uneesthétiquedugénie
qui fait pour ainsi dire de l’artiste un “alter Deus”, un second Dieu. Ces
conceptionsse retrouvent toutà faitdans lescompositionsdeFroberger :
sesœuvresprogrammatiquessontpresqueexclusivementconsacréesàlui-
même,tandisqueles
Tombeaux
desesamisparisienssontdestinésàgarder
lamémoiredecompositeursconnus.
Poursesentirconirmé,legéniedelaPremièreModernitéavaitévidemment
besoindelamélancolie.Àladifférencedestroisautrestempéraments,celle-
ciserépercutaiteneffetavanttoutsurl’imagination,provoquantnotamment
des hallucinations et des idées ixes et suscitant images et trouvailles
des plus originales ainsi que la “fureur” poétique. Si l’artiste parvenait à
ordonnercedésordrecréatifdesonimagination,enluidonnantformedans
l’œuvred’art,c’est-à-direinalementen l’objectivant, ilpouvaitenrésulter
l’art le plus exceptionnel. Cette idée trouve encore de nombreux adeptes
aujourd’hui,notammentdanslemondeoccidental;l’hommedu
xxi
e
siècle
est toujours enclin à établirun lien entregénie et folie –bienqu’onparle
aujourd’hui plus volontiers de syndrome
borderline
ou maniaco-dépressif
quedemélancolie.
M
elAnie
W
Ald
-F
uhrMAnn
Traduction Elisabeth Rothmund
français
5
Plik z chomika:
landarenca
Inne pliki z tego folderu:
01-Suite XXX en la mineur Plaincte faite a Londres pour passer la Melancolie la quelle se joue lentement et a discretion.mp3
(12409 KB)
02-Suite XXX en la mineur Courante.mp3
(3276 KB)
03-Suite XXX en la mineur Sarabande.mp3
(5657 KB)
04-Suite XXX en la mineur Gigue.mp3
(3619 KB)
05-Des Pieces de Clavecin ... Livre premier, Fugue grave pour l'Orgue. Fort lentement Re Mineur.mp3
(8061 KB)
Inne foldery tego chomika:
!!! J. S. Bach - The Art of the Fugue - Glenn Gould (1967_1997)
(05) Claude Debussy - Preludes Vol.1
(CD1) Bach - Flute Sonatas BWV1030-1036
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[1160-1205] Perotinus
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